
Comment définir vos choix stratégiques pour rester dans la course en 2030 ?
Décryptage de la PAC et avenir de la production agricole
La campagne PAC 2023 vient de se terminer. Afin de garantir un niveau de subvention égal à celui de l’année précédente, beaucoup de préparation et de compréhension ont été nécessaires. Le cadre politique agricole général évolue rapidement pour correspondre à de nouveaux besoins agricoles, agronomiques et sociétaux, dont la PAC se fait le relais, et qu’il convient d’expliciter.
Suite au constat de l’augmentation de la quantité globale de produits phytopharmaceutiques utilisée (en opposition avec les surfaces de terres agricoles qui diminuent), la PAC - dans sa mise en place et dans ses nouvelles conditionnalités BCAE - semble se concentrer autour de la question de l’utilisation systématique des produits phytopharmaceutiques.
Jachères et éléments improductifs : l’obligation de la BCAE8 concernant les jachères et les IAE se traduit par une diminution des surfaces traitées, ce qui implique une diminution de la quantité de produits phytosanitaires consommés
Rotation des cultures : l’obligation de la BCAE7 favorise la diminution des phénomènes de résistance aux substances actives, notamment en système de monoculture
Suivi satellitaire des surfaces : Le 3STR mis en place depuis un an en France, et depuis plusieurs années dans d’autres pays européens, permet la vérification du respect du cadre réglementaire (directives nitrate, érosion des sols, etc.)
ZNT cours d’eau BCAE / ZNT Riverains : L’extension de l’obligation d’une bande tampon le long des cours d’eau, fossés et canaux favorise la protection du milieu aquatique et des ressources en eau et diminue les surfaces traitées ainsi que les risques sur la santé des personnes vulnérables
Ces changements obligent les exploitants agricoles à anticiper leur stratégie de culture pour les prochaines années afin de respecter ces nouvelles conditionnalités tout en conservant leur niveau d’aide.
Le conseil stratégique phytosanitaire
Toujours dans l’objectif d’une diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires sur l’ensemble du territoire, le Conseil Stratégique Phyto (CSP) - obligation réglementaire pour toutes les entreprises utilisatrices de produits phytosanitaires non soumises à agrément - permet un diagnostic de situation globale de l’exploitation. Ce diagnostic et le conseil qui l’accompagne permettront d’aboutir à une réflexion globale sur la stratégie de l’exploitation, en trouvant des leviers adaptés pour réduire l’utilisation des produits phytopharmaceutiques.
Les impacts économiques
Les études sur la gestion et l’impact économique et technique de la réduction de l’usage des substances actives en agriculture fleurissent.
Preuve de la centralité de ce thème pour l’agriculture de demain :
- Arrêt des néonicotinoïdes (Gaucho), glyphosate, etc.
- Augmentation des ZNT et DVP
- Restriction de l’usage des substances actives autorisées pour des raisons environnementales et de santé : fertilité notamment masculine, maladies professionnelles, préservation de la ressource en eau, etc.
Ce sujet inquiète tant sur la faisabilité que sur les implications en termes de travail et de productivité agricole. Pour autant, et malgré cette inquiétude légitime, il faut constater qu’à conditions d’applications identiques, l’efficacité des programmes diminue.
La gestion des bioagresseurs est passée de programmes divers, simples, peu onéreux et avec une efficacité supérieure à 80% il y a 30 ans, à une situation actuellement inverse. Les programmes désherbage d’hiver peuvent facilement représenter un montant de 150€ / Ha pour une efficacité inférieure à 60%, voire dans certaines situations représenter une réelle impasse technique dans la gestion des adventices et bioagresseurs.
Facteur le plus impactant : l’augmentation des phénomènes de résistance aux substances actives. Elle concerne les insectes, les adventices et les virus en grandes-cultures, mais aussi l’apparition de résistance aux antibiotiques en élevage.
Un nouveau programme pour l’accompagnement des exploitants agricoles : Cerfrance 2030
Cerfrance Val de Loire se dote dès aujourd’hui d’un nouveau programme « Cerfrance 2030 ». Celui-ci regroupe des compétences comptable, conseil de gestion, juridique et environnement afin d’assurer un accompagnement de tous ces paramètres de plus en plus interdépendants et intriqués dans la rentabilité de votre activité.
Afin de guider et d’accompagner chaque exploitant dans une stratégie personnalisée, quatre options stratégiques sont identifiées. Toutes sont indépendantes mais coexisteront très certainement dans les années à venir.
C’est une réflexion profonde qui doit être entamée dès aujourd’hui pour qu’une exploitation agricole française puisse rester compétitive dans les années à venir. La pluridisciplinarité de l’accompagnement globale Cerfrance permet d’approfondir les différents axes stratégiques les mieux adaptés à votre exploitation.