Agriculture : rester dans la course cette année et les prochaines

Depuis quelques années, l’environnement agricole subit de nombreux changements structurels qui doivent, pour la survie des exploitations françaises, s’accompagner de changements structurants.
En effet, face à ce contexte, s’adapter ne suffit plus, il est impératif de se transformer.
Cette nécessité est accélérée par l’échéance de la PAC 2023 qui ne doit pas être abordée comme une finalité mais comme un prétexte à une réflexion plus profonde, pour maintenir votre entreprise dans la course.
Afin d’avoir une longueur d’avance, plusieurs options peuvent être mises en place dans votre exploitation. Mais elles doivent s’intégrer dans une stratégie globale à moyen terme.

Un contexte qui tend à l’exigence de transformation

Les obligations environnementales des agriculteurs se durcissent, la PAC 2023 qui incite et valorise les pratiques vertueuses de l’environnement en est l’illustration.
Les modes de productions évoluent également, le marché se mondialise et des stratégies de gamme se dessinent. Et c’est encore plus vrai dans un contexte où les changements technologiques viennent bouleverser le travail sur les exploitations, ce qui renforce la nécessité de saisir sa traçabilité sur un outil informatique, afin de maîtriser l’ensemble de ses données.

À moyen terme (d’ici 2030) les exploitants devront avoir fait évoluer leur système par des choix culturaux. Toute la question est l’intégration de ces choix culturaux dans la stratégie actuelle de l’entreprise, également fonction de son contexte local.

Si ce changement n’est pas encore engagé, la première échéance arrive rapidement puisque pour accéder au montant maximum des aides de la PAC 2023, une voie d’accès doit être choisie. Ce choix dépend d’une réflexion qui doit être menée chaque année.

La PAC 2023 ou la valorisation des pratiques vertueuses

Le paiement vert (ou aide verte) est remplacé par l’éco-régime dans la réforme de la PAC. Le montant reste proche, mais les conditions d’accès évoluent.
La PAC 2023 étant conçue pour inciter et valoriser les pratiques respectueuses de l’environnement et le stockage de carbone, il faut pouvoir gager des efforts fournis.

Le choix de la voie d’accès aux aides liées à l’éco régime peut être différent d’une année à l’autre, en fonction de la réflexion et de la stratégie mises en place, qui influent sur l’assolement. Car pour atteindre le montant maximum de l’éco-régime, trois voies d’accès sont possibles :

Les pratiques agro-écologiques
Types de cultures présentes, part de prairies permanentes non labourées, taux d’enherbement… sont proratisés pour déterminer le score de l’exploitation. C’est le stockage de carbone qui est recherché ici
Les infrastructures agro-écologiques
Cette voie nécessite de nombreux éléments topographiques de l’exploitation comme les bordures de champs, les bandes enherbées ou les bosquets, connus actuellement comme SIE (Surfaces d’Intérêt Ecologique)
La voie de la certification
Une certification HVE, tout comme un niveau bio certifié ou en conversion sur l’ensemble de la SAU, permettent d’atteindre la rémunération maximale avec un risque très faible d’anomalie en cas de contrôle. C’est la seule voie qui dispense d’une réflexion annuelle lors de l’assolement.

Un positionnement sur les performances globales et durables

Le pilotage de votre entreprise passe par ses chiffres, comme autant de repères sur ses performances et sur les leviers d’évolution à mettre en place.
L’accompagnement des conseillers Cerfrance s’articule autour de deux axes adaptés à la stratégie de l’exploitant :

- L’évaluation des performances globales de l’exploitation

- Du conseil pour saisir les opportunités de valeur ajoutée

C’est avec notre éclairage sur les exploitations de votre territoire et sur les bénéfices que peuvent vous apporter les différents choix stratégiques possibles, que nous mettons l’accent sur 3 dispositifs avec des avantages à court, moyen et long terme

La certification HVE

Longtemps considérée comme un accès au marché, notamment pour les viticulteurs, cette certification offre une longueur d’avance aux céréaliers et éleveurs qui font le choix de se faire certifier.
En effet, le marché s’adapte et des primes à la HVE se mettent en place dans les différentes COOP.
Cette certification, encore rare chez les grandes cultures, permet d’accéder à ces prix d’achat primés, car elle répond aux différentes exigences de la restauration collective ou des GMS.
Biodiversité, phytos, fertilisation et irrigation sont les 4 volets environnement pris en compte lors de la certification HVE qui, rappelons-le, est la voie presque royale aux aides de la PAC 2023. Un autre bénéfice de cette certification, c’est qu’elle dispense du Conseil Stratégique Phyto, obligatoire pour toutes les autres exploitations d’ici fin décembre 2023.
Nos conseillers peuvent vous accompagner dans cette certification HVE de façon individuelle ou collective, avec des coûts réduits que nous proposons en tant que structure cadre.

Le conseil stratégique phyto

Jusqu’à présent, ce conseil est considéré avant tout comme une condition sine qua non au renouvellement du certiphyto décideur. Tant que celui-ci n’arrive pas à échéance, le Conseil Stratégique Phyto (CSP) est boudé par les exploitants agricoles. Mais ses bénéfices ne s’arrêtent pas au précieux sésame.
Le Conseil Stratégique Phyto permet un diagnostic de situation globale de l’exploitation, afin de trouver des leviers adaptés pour réduire l’utilisation des produits phytopharmaceutiques tout en gardant en ligne de mire votre stratégie de conduite des cultures.
Outre son aspect réglementaire et obligatoire pour le renouvellement de votre certiphyto décideur, le Conseil Stratégique Phyto aboutira à une réflexion globale sur une évolution du système en vue de réduire les phytos.

Nous sommes organisés pour vous accompagner dans la réalisation de votre 1er diagnostic qui doit être fait avant le 31/12/2023.

Cliquez ici pour contacter Lise qui, en fonction de votre profil et de vos besoins, fera le lien entre nos équipes de conseil de gestion, environnement et agronomie.

Le diagnostic carbone

Un autre élément important dans la stratégie à mener dans les années à venir : le stockage du carbone. Chercher à augmenter son potentiel de stockage de carbone va devenir un axe de stratégie important et récurrent, ce dès la PAC 2023. Mais cette quête ne doit pas s’arrêter aux aides PAC puisque la valorisation de ces efforts passera également par les crédits carbone, dont le marché se met en place (on parle de 30 à 60€ la tonne d’émission évitée), et des entreprises qui répondent au principe de « pollueur-payeur » en attente de crédits de stockage à acheter.

Une occasion à saisir pour nos exploitations, encore faut-il pouvoir prouver sa capacité de stockage et les émissions évitées, en établissant des éléments de comparaison avant/après. C’est pourquoi nous conseillons à nos adhérents de réaliser leur diagnostic carbone rapidement, afin de mettre en place leur stratégie carbone au plus vite et de valoriser ces efforts tout en profitant des aides mises en place pour cette démarche.